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31/01/2021

Sur la planète MelmACHello

Je connaissais un groupe de Half Beat dont nous tairons le nom mais ils ont rangé leurs claviers depuis longtemps. (Cette blague sera comprise par deux personnes au monde dont moi).

JyD: Pourtant le concept de jouer en demi-temps était intéressant, dommage.

 Par contre l’unique groupe de Alf Rock vient de sortir un nouveau disque et c’est Melmac !

 JyD: Du demi-rock effectivement, l'autre moitié est constituée de références peu glorieuses, croyez-moi.

 LR : Melmac est devenu pour le coup MelmAcHello.


A.C. Hello (comme chantaient les Beatles) les a rejoints pour poser sa voix et ses textes étranges sur leur noise rock aiguisé et psychédélique.

 A.C. Hello : Je peux ajouter ici subrepticement que le "A.C. Hello (comme chantaient les Beatles)" vient de me clouer d'un fou-rire de dix minutes sur ma chaise ?

C’est donc sous la forme d’un quintet que la planète Melmac croise cette fois notre orbite terrestre : le noyau dur, les frères Luc et Nicolas Reverter, est accompagné aux percussions telluriques par Jean-Yves Davillers du groupe KG, par Quentin Rollet au saxophone (l’album sort sur son label Bisou) et par A.C. Hello dont la voix possédée entre chant et récitatif transforme cet enregistrement en un étrange recueil de nouvelles incarnées.

 Nous avions reçu Melmac en session à la radio il y a bien des années (Je crois même que nous étions encore jeunes) et ils avaient joué à l’un des festivals Songs Of Praise (?) aux Instants Chavirés. J’ai beau être archiviste, je n’ai pas retrouvé les dates… Puis ma mémoire s’effiloche sur la suite de leur parcours donc je suis bien content de les retrouver !

Bisou embrasse tous les aspects éditoriaux avec ce projet : disque, livre, illustrations… (

Q.R.: Il s’agit en fait d’une co-production avec Melmac et A.C. Hello)

 1_Melmac, avez-vous plus de mémoire que moi ? Vous vous souvenez de votre venue et session à la radio ?

 LR : Je me souviens de l’accueil, des amis sur place, Nico, Franck, Jérôme. Un bon moment, comme d’habitude. Nous sommes tous, je crois, d’une même communauté de passionnés, tous actifs : spectateurs, musiciens, journalistes, organisateurs de concerts, etc. Ça, c’est génial. Songs of Praise et les Instants Chavirés sont pour nous des acteurs importants de cette vie artistique.

 N.R : Oui, bien sûr ! Je viens de retrouver dans mes archives, le 24 Mars 2008. Excellent souvenir, je me rappelle d'un concert diffusé en direct et d'une interview. On avait enchaîné avec le festival RONDA quelques jours après aux Instants Chavirés avec Arnaud Rivière, les cultissimes SUN PLEXUS 2, AKOSH S. & ERIKM et MELMAC, et avec une mini tournée SUN PLEXUS 2 / Arnaud Rivière / MELMAC. Que des bons souvenirs !

 2_Comment s’est passé la rencontre avec A.C. Hello ? J’ai trouvé une vidéo où elle joue en concert avec Quentin Rollet, c’est par son biais ?

 A.C. Hello : Personnellement je n'ai jamais vraiment su si c'était Patrick Müller ou Quentin Rollet, qui avait glissé mon nom à l'oreillette de Melmac ; cette interview est enfin l'occasion de démêler cette sombre histoire.

 Q.R.: J'ai rencontré A.C. pendant l’enregistrement-son

d’Animal Fièvre, double-album produit par Trace Label.

Patrick Müller m’avait demandé de venir jouer, ainsi qu’à Laurent Saiët, Thierry Müller et Jean-Noël Cognard pour les prises de base. Après il y a eu des prises de Guillaume Loizillon et Jac Berrocal. C’est donc une sorte de « super- groupe » qui est quasiment impossible à rassembler sur scène ou à faire tourner. J’ai donc pensé qu’une collaboration avec Melmac pourrait fonctionner et serait beaucoup plus simple à gérer.

LR : ...et le reste s’est fait simplement en échangeant sur nos univers artistiques, en cherchant à la fois des intersections et des pistes de créations communes. Tout cela est venu assez naturellement ensuite, une fois la rencontre faite.

 N.R : Après quelques mails échangés, on a fait une première session d'improvisation où il a été assez évident qu'il fallait qu'on pousse notre collaboration plus loin.

 3_Comment avez-vous organisé l’enregistrement ? La part de préparé et la part d’improvisation, musique et textes ?

 JyD: La démarche travaillée de longue date maintenant est semi improvisée, donc toujours préparée mais imprévisible suivant le moment, histoire de ne pas faire de merde totale.

 LR : L’organisation de l’enregistrement a été assez chaotique. Nous avions convenu d’une résidence avec le Landy Sauvage, un lieu autogéré de Saint-Denis. On voulait initialement y mettre en place une résidence et un concert. Ça c’était le plan. Le préfet en a décidé autrement en voulant faire déblayer le lieu le week-end où nous étions là. Plus question de concert. Que faire du coup ? Nous voilà littéralement enfermés dans une pièce d’où nous devions sortir l’un après l’autre comme des cosmonautes sortent de leur capsule. Autour de cette pièce : des activistes, des sans-papiers, des enfants, en train de préparer soit leurs barricades soit leur départ, et autour... un No Man’s Land d’où potentiellement, à tout instant, des cars de policiers pouvaient surgir toutes sirènes hurlantes. Que faire quand un monde s’écroule ? Accepter l’inconnu, la peur, l’urgence.

Préparer quelques micros, sentir l’énergie et la poser sur bande, juste pour voir... cela a été notre choix.

 N.R : Je crois que nous étions tous les cinq résolus à faire quelque chose de ce temps passé ensemble au Landy Sauvage. Notre temps partagé à cinq reste finalement assez rare, on ne se voit pas énormément. Nous n'avons pas peur de nous adapter aux imprévus… à la limite, j'irais même jusqu'à dire qu'on assume pleinement ce côté chaotique et qu'en acceptant pleinement cet aspect, nous en avons fait un moteur créatif au fil des ans. En arrivant au Landy Sauvage, nous avions 4 morceaux, à peu près structurés, fruits d'un travail d'improvisations passées, des structures s'étaient alors dégagées. Nous avons alors enregistré plusieurs versions, dans une certaine urgence. Le dernier morceau du disque est une improvisation sur les bases d'un texte proposé sur place par A.C. Nous l'avons joué tel quel. Il y a eu ensuite quelques éléments de post production pour les autres morceaux et un travail de mixage assez conséquent, tout en gardant l'esprit et l'ambiance du moment.

 4_ A.C., quand tu écris, tu destines à l’avance certains textes à être accompagnés de musique ?

 A.C. Hello : Mes textes sont issus de livres hybrides, qui mélangent narration, dialogues et ce qu'on nomme "poésie" (le mot "poésie" est un fourre-tout pratique pour qualifier bien souvent des textes de littérature contemporaine, qui désormais élargissent radicalement le "genre" de la poésie). Dans ces livres, il y a des parties, dont je sais qu'elles seront projetées à l'oral, à la voix seule ou accompagnées de musiciens. Mais je n'écris pas pour être accompagnée en musique. C'est une fois le texte écrit, que j'opère des choix.

 5_A.C., comment qualifierais-tu le registre littéraire des textes ? Cauchemar sociétal ? Aliénation horrifique ? (C’est mes termes à moi…)

 A.C. Hello : Effectivement les textes prélevés pour cet album sont plutôt sombres. Mais enfin... finalement pas plus sombres que bien d'autres textes qu'on peut entendre dans la noise ou le rock. Si on replace ces textes dans leur contexte : ils sont issus des livres Paradis remis à neuf, Naissance de la gueule & Koma Kapital et sont d'infimes parties d'un vaste tout mêlant dérision, gravité, ironie... Après, s'il faut vraiment trouver des qualificatifs, il y a peut-être celui-là, qu'Amandine André avait écrit à l'époque : "langue monstrueuse & irréconciliée".

 6_Jean-Yves, tu es l’auteur des illustrations (collages montages fantastiques rétro) elles sont arrivées à quel moment de l’album ?

JyD: Pour le visuel de l'album très tôt après l'enregistrement, pour le reste à la réécoute du mixage qui a été trop long, d'où le foisonnement de visuels, désolé.

Q.R.: Jean-Yves s’occupait déjà du visuel de Melmac depuis quelques années : pochette d’album, visuels Bandcamp, peau de grosse-caisse et surtout le jeu de cartes qui sert à orienter nos improvisations !

 7_Quentin, 2020 c’est l’année de tous les records pour toi tu as participé à un nombre impressionnant d’albums ! Où

trouves-tu toute cette inspiration ?

 Q.R.: Comme tu dis, 9 sorties physiques plus deux en numérique seulement en 2020, c’est plutôt pas mal.

 Depuis 2019 j’enregistre beaucoup, avec pas mal de projets différents. Les projets en cours (en mars 2020 on va dire) comprenant des dates avec Nurse With Wound, des concerts en trio avec Ghédalia Tazartès et Jérôme Lorichon, l’enregistrement d’une musique de film pour Narimane Mari avec Cosmic Neman de Zombie Zombie et encore Jérôme et Ghédalia (on devait présenter le projet au Centre Pompidou et au MoMA), il y a aussi eu des rencontres avec les musiciens de l’ARFI et COAX que j’ai mis en relation, et toujours la partie production avec le label/éditeur BISOU que je co- dirige avec Isabelle Magnon. Malgré toutes les dates et projets annulés, j’ai quand même réussi à faire quelques concerts fin 2020, une résidence pour un enregistrement avec Xavier Mussat et il y a un projet qui se dessine avec Martin Palisse, jongleur qui travaille beaucoup avec la musique.

Et je dois aussi dire que le premier confinement m’a amené à acheter de quoi enregistrer en multipiste chez moi. Et j’ai donc proposé à des amis de m’envoyer des pistes pour que je joue dessus. Kim a répondu très vite et notre album en duo est sorti avant la fin de l’année. En 2021 devraient donc sortir les autres disques sur lesquels j’ai enregistré avec Richard Frances, Ben (Yeti Lane), Andrew Sharpley, Philippe Thiphaine, et plein d’autres.

Quant à l’inspiration, ma manière de travailler reste l’improvisation. Donc prioritairement l’écoute des autres afin de pouvoir apporter le meilleur de moi-même à l’instant où la musique se fait. C’est en général intense, concentré, et donc en même temps pas du tout fastidieux. Ce qui me permet de pouvoir « enchainer » les projets.
N.R : J'en profite juste pour dire à quel point je suis fier et heureux d'avoir croisé sur mon chemin des personnes aussi impressionnantes que Quentin, Jean-Yves et A.C.... Sans bien sûr oublier mon frère Luc, sans qui mon rapport à la musique serait tout autre.

8_Jean-Yves, Des nouvelles de KG ?

JyD: Le groupe a splitté dans l'ombre mais un album posthume doit voir le jour, peut être.

 9_ A.C., des projets de parution de livres ou d’autres projets musicaux ?
A.C. Hello : J'ai deux autres projets musicaux en tête, oui, mais c'est encore trop flou pour en parler. Concernant les parutions : le livre Koma Kapital   sort en mars 2021 dans la collection Al Dante (éditions Les presses du réel). Les textes des morceaux "En suspens" et "Cette seconde" en sont issus. Ce sera le dernier volet d'une série de textes amorcés en 2015, après Naissance de la gueule et les textes de Chambre froide (collectif, Les presses du réel, coll. Al Dante, 2020). L'écriture dans Koma Kapital est centrée sur le choc, sa persistance, et la cruauté qui peut avoir cours, parfois, dans le monde du travail.

10_Melmac, Bilan et projet, vous avez de la bouteille vous regardez comment votre déjà long parcours ? Vous préparez de nouveaux enregistrements ?
JyD: Chaque rencontre étant un album, nous avons de quoi rivaliser avec Zappa normalement, pas de souci.

LR : Le monde change et c’est génial. Plus le chaos se généralise, plus il devient essentiel de s’inscrire dans l’instant, de vivre l’instant présent. C’était le sens de notre démarche et elle m’aide vraiment dans ces heures pas toujours faciles. Plus largement, je trouve que ces musiques innovantes, improvisées libres, sont tellement d’actualité.

Pour bilan, que te dire... j’en fais pas vraiment. J’ai vécu des choses géniales dans ce monde de la musique, rencontré des gens géniaux et cela m’a permis de me construire.

Le futur ? J’en sais rien, vraiment. Des enregistrements certainement, des rencontres nouvelles aussi, du rire, de la passion, de l’envie... Je te dirais que ma vision du futur est juste de vivre toujours plus intensément que possible le présent.


N.R : Que du bonheur ce parcours, des rencontres, des choses à raconter. Et j'ai toujours l'impression qu'on en est qu'au début. Alors oui, plein d'envies. Bon, le contexte n'est pas super favorable... C'est pas grave, il nous faut nous adapter, c'est bien pour la création, un peu de contrainte. Réussir à s'inscrire dans le moment présent, en faire une photo, un instantané.

11 Dès que possible on pourra vous voir en concert avec ce projet ?

JyD: Inch'Covid en 2021

LR : Oui bien sûr. Nous travaillons à ça. Tout vient à point... dans l’attente, c’est aussi l’occasion de travailler sur de nouveaux formats, des nouveaux possibles. Les temps sont propices pour tenter des choses nouvelles. Essayons !

A.C. Hello : Si les circonstances le permettent, on donnera un concert au Générateur (Gentilly) le 27 mars 2021 lors du festival L'Échappée, et en septembre 2021 lors du festival Ourdir. Il est question aussi d'un concert filmé en Mars par l'équipe de Froggy's Delight, retransmis sur leur chaîne Youtube avec interview en direct.

12_ Question bonus : un informateur secret m’indique qu’au moins un de vous pratique la boxe française (moi aussi), il n’y aurait pas moyen de faire un album concept « poings pieds » ?
JyD: oui, mais joué pieds et poings liés

A.C. Hello : Perso, je pratique la pinte française et un album-concept "lever de coude" me conviendrait plus.

LR : Tout est possible. Mike Tyson disait fort justement que « tout le monde a un plan jusqu’à ce que le premier coup de poing arrive dans la figure ». Donc pourquoi pas, l’important c’est ça, non : un risque, de la passion, de l’excitation, se laisser aller et y aller de tout son cœur. Il y a cela dans les sports d’opposition, dans la musique aussi. Donc oui ! À fond !

N.R : Je ne sais pas te répondre. J'essaye actuellement d'arrêter le sport.

https://www.bisou-records.com/produit/melmachello-bookcd/

https://bisourecords.bandcamp.com/album/le-cas-tr-s-inqui-tant-de-ton-cri

https://www.youtube.com/watch?v=5Mx-hYhangw

melmac,a.c hello,bisou records,quentin rollet

20:54 Publié dans Entretiens | Commentaires (0)

17/01/2021

Un entretien alphabétique avec NLF 3

Avec un pareil titre ABCDEFG HI !  je ne pouvais proposer qu’un entretien sous forme d’abécédaire à NLF3 pour la sortie de leur nouvel album.

A_ AUDIOPHILIE, je trouve que ce nouvel album a un son vraiment très travaillé que ce soit dans le timbre des instruments, le placement stéréo, la clarté du mix, la profondeur immersive qui en ressort notamment à l’écoute au casque, racontez-nous comment vous l’avez enregistré et produit.

Nous aimons varier nos façons de travailler pour chaque album. Depuis le début on considère que NLF3 est un projet où on doit essayer des choses, un laboratoire pour construire ensemble et à chaque fois d’une manière différente. L’album d’avant avait été enregistré en 3 jours à la campagne tous ensemble dans une pièce en bois avec peu d’idées préparées en amont. Ce nouvel album ‘ABCDEFG HI !’ a lui été fait à distance en s’envoyant des fichiers, en Septembre 2019, avant le confinement donc. On pourrait se dire que c’était presque divinatoire par rapport à ce qu’on vit en 2020-2021 et cette crise sanitaire actuelle... On voulait voir ce que ce principe de composition en réaction aux idées des autres donnerait. Et on y retrouve aussi notre complicité. Peut-être que cette façon de faire a amené une distance immédiate à chacun au moment de poser les idées qui lui venaient sur chaque morceau. Chacun a enregistré ses pistes chez lui, très spontanément, au rythme d’un morceau par jour puis on a mixé ensemble quelques semaines après. Les bases étaient en général une guitare et une boite à rythme de Nicolas, puis venaient une ou deux basses de Fabrice, puis Mitch rajoutait batterie ou percussions. Nicolas finissait en ajoutant parfois un petit Casio, une autre guitare ou une voix. On s’est concentré sur le fait de proposer des lignes claires et distinctes qui auraient leur ‘voix’ à elles, bien lisibles, solides et détachées. Nicolas a en général, au départ, déjà travaillé sur une certaine épure et spacialisation. Sur l’ensemble, on a gardé la longueur des parties ambiantes/drones et certainement voulu un équilibre entre puissance, calme, complexité, simplicité et espace.

B_BANDCAMP, l’album et les autres productions de Prohibited Records y sont disponibles, cette plateforme est bien pratique c’est vrai pour les acheteurs et de votre côté de label, qu’en pensez-vous ? Pas trop hégémonique ? Les pours et les contres.

Bandcamp est bien pratique. C’est une interface rapide et fiable. Qui permet d’écouter, voir les objets et acheter tous les formats en quelques clics. Facile à gérer pour les labels ou les artistes. On a vécu, depuis les débuts de Prohibited Records, en 1995, une certaine évolution des possibilités de vente de nos disques en direct au public. Depuis le bulletin de VPC découpable dans les fanzines joint à un chèque le tout reçu par la poste, en passant par le plus classique site internet. Bandcamp est un système qui est efficace et bien pensé; il n’offre effectivement pas trop de place à une alternative ou un autre opérateur… C’est en soi un outil complet qui donne un accès à ce qu’il faut à chacun.

Une chose n’a cependant pas changé : c’est le facteur humain. Le fait de recevoir des commandes, faire des paquets puis envoyer les disques par la poste ou même passer un disque à un rendez-vous au coin de la rue. Outre la production, la fabrication c’est le job d’un label aussi. Par contre, le tarif des timbres a plus que doublé...

C_CASSETTE, vous êtes un peu archivistes ? Vous gardez des traces de vos anciens concerts, de vos répétions, de vos anciennes maquettes ? Vous avez des vieux documents de la périodes Prohibition avant les enregistrements d’albums par exemple ?

(J’ai fouillé dans mes vieux cartons récemment j’ai retrouvé quelques démos de groupes d’époques reçues à la radio vers 93/94 mais rien de vous…)

Oui on archive bien sûr. Répets, demos, concerts. D’ailleurs, en 2015 nous avons fouillé les cartons pour les 20 ans de Prohibited Records et remis la main sur beaucoup de choses. Il y avait tout un tas de supports différents : cassettes, VHS, DV, bandes 2 pouces ou ½ et ¼ de pouces, Minidiscs, CDr, multipistes Roland, disques durs SCSI puis firewire. En général, on a conservé les appareils qui lisent ces sources et c’est assez beau de voir que tout ces supports témoignent directement de 30 ans de musique et de pratique d’enregistrement et de conservation (Prohibition ayant commencé en 1989/90).

Nos dernières ‘démos’ cassettes de Prohibition datent de 92 je crois. Nous avons ensuite sorti des albums de 93 à 98 (en CD et LP). C’est peut-être la raison pour laquelle tu n’as rien trouvé de nous car pourtant nous habitions à 200 mètres de Radio Aligre, à deux pas de la rue de Chaligny et on passait y déposer nos nouveautés à chaque fois. On y avait d’ailleurs fait une session live improvisée enregistrée/diffusée en direct.

En parlant de cassettes, justement l’idée pour les 20 ans du label a été de faire et sortir deux mixtapes : ‘Rarities’ et ‘Curiosities’ (si tu ne les connais pas ?). Elles sont issues de ce travail d’archivage et de tri récent. Le format cassette permet cet exercice de ‘mixtape’ (sans pause entre les morceaux) et d’accéder à une certaine durée (environ 50/60 minutes), tout en restant très abordable. On y retrouve tous les artistes qui ont sorti des disques sur le label. Dont NLF3, Prohibition et nos projets solos bien sûr.

D_DISQUAIRES / DISTRIBUTION Suite de la question Bandcamp… en tant que label, quelle est la situation de la distribution et des disquaires en France (et ailleurs) ?

(On entend sans cesse parler « du retour du vinyle » mais bon ça me semble tellement marginal…)

Nous avons toujours eu aussi une distribution en magasin assurée par un distributeur (depuis 2014 c’est L’Autre Distribution) pour que nos disques soient chez les disquaires et autres. Nous n’avons jamais vraiment arrêté de fabriquer du vinyle, mais le fait que tout le monde s’y remette depuis quelques années allonge les délais de fabrication surtout pour les petits labels qui ne pressent que de petites quantités. Le vinyle est bien sûr important mais en fait on aime tous les supports. Le CD garde son charme et sa compacité, sa rapidité de fabrication est encore un atout. La cassette aussi est un bel objet.

E_EXPERIMENTAL c’est un mot un peu galvaudé mais ce que j’aime chez vous c’est que vous êtes inclassables, pas facile de décrire vos morceaux, vous n’utilisez pas une grammaire de clichés musicaux, vous avez une sorte de ligne de conduite pour rester toujours surprenants ?

C’est touchant et plaisant que tu nous dises cela. On ne s’interdit rien. On écoute nos envies. Le principe de base en 2000 était de faire un groupe à l’esthétique non figée et qui serait libre et totalement spontané, sans que ce soit de l’impro pure. Aucune expérience, envie, ou instrumentation ne sont bannies. Nous traçons notre route et entretenons une complicité autour du son, des esthétiques qui peuvent se mélanger et que nous aimons tous les 3 pour créer notre propre musique instrumentale.

Nous ne nous lassons pas. Travailler sur nos ciné-concerts ou d’autres créations/commandes a toujours été l’occasion d’essayer des choses et c’est rafraichissant car ça faisait aussi sortir du milieu purement musical.

F_FRANCE Depuis tant d’années que vous tournez je pense que vous avez forcement des lieux / assos amis à travers les régions qui font partis de ces piliers qui font vivre la scène des musiques qu’on aime, vous voulez en citer quelques-uns?

Oui il y a toujours eu en France, en Angleterre et ailleurs, des organisateurs et assos fidèles qui nous ont suivi, soutenu et fait jouer. Teriaki au Mans, Sabotage à Dijon, Ah bon à Lille, Melting Pop à Limoges sont encore là. Les Instants Chavirés ont organisé encore il y a peu une soirée ‘Ouvré’ (l’autre petit label de Fabrice tout fait main). Musiques Volantes était un super collectif de programmateurs, Soy aussi, mais ils ont arrêté l’an passé. D’autres projets se construisent en général car c’est une génération pour laquelle la musique est importante. Les amis de Sonic Protest sont aussi un bel exemple d’aventure au long terme (et pourtant nous n’y avons jamais joué). Depuis quelques années beaucoup de salles labellisées SMAC ont ouvert, et tiennent ce rôle de proposition/diffusion des musiques maintenant. Nicolas l’année dernière a pourtant fait une tournée solo dans des petits lieux plus intimistes. NLF3 aussi aime ce genre d’expérience et de format, plus proche de la performance, où on joue au milieu d’un salle sans sono, au milieu du public, dans un esprit plus brut et direct.

G_GROUPE Comment ça fonctionne un groupe en 2020 ? Vous vous voyez souvent pour composer ?  En Impros ? Seulement avant les albums ? à Distance ? Chacun dans son coin ?

Le groupe fonctionne toujours pareil : on varie les plaisirs. Concerts, enregistrements, créations. On répète assez peu. Mais on aime se retrouver pour discuter de nos envies autour d’un bon repas, ou d’un week-end au vert. On se met d’accord sur des projets, sur ce qu’on veut faire ensemble. Les années font qu’il n’y a pas trop de prise de tête. Pas d’égo. Et puis chacun a un projet solo qui lui permet d’exprimer d’autres choses. Cela crée surement un équilibre bénéfique. Par ailleurs, étant autonomes en ayant notre propre label cela simplifie beaucoup de choses. Cela garantit notre longévité et notre liberté en quelque sorte. Le fait qu’on sache et puisse s’enregistrer nous-mêmes depuis le début de NLF3 aussi.

H_ Bon, je ne trouve rien à la lettre H alors question libre, si vous voulez aborder quelque chose de particulier sur l’album, le label, vos projets en groupe ou en solo…

H est une jolie lettre, un petit morceau d’ecHelle. H comme Humanité ou comme Hopi, peuple Amérindien du Sud Ouest des Etats-Unis que nous avons rencontré lors de voyages dans cette région quand nous étions plus jeunes et dont la culture est devenue importante pour nous dans ce qu’elle raconte de l’Humanité justement : de ses croyances, de ses cultures, de ses différences.

Sinon, là, en claquant des doigts, pourquoi pas aller faire une balade à Hokkaido au Nord du Japon voir le pays des Aïnus.

I_INSTRUMENTS Parlez-moi de votre rapport aux instruments, Fabrice à la basse, Nicolas à la guitare, Mitch à la batterie, comment vous partagez-vous le reste, claviers, électronique, production…

C’est assez différent à chaque disque. En général, chacun a un panel d’instruments, en joue et les choses sont très spontanées, rapides. En gros, Fabrice peut jouer de la basse, kalimba, claviers, électronique et percussions. Nicolas, des guitares, claviers et électronique. Mitch batterie et percussions. Mais rien n’est systématique. On fait avec les envies communes. Nicolas aime produire et travailler certains effets. En général on mixe ensemble, Fabrice étant aussi ingénieur son. Pour certains disques on s’était amusés à re-triturer des sons en direct dans des pédales ou repasser des pistes dans des amplis.

Pour finir on repasse au nom du groupe :

N_ NICOLAS > 3 albums qui t’ont marqué et influencé dans ta vie de musicien ?

Miles Davis - Bitches Brew

Sonic Youth - Sister

Fred Frith - Step across the border

L_ MITCH (on triche avec l’alphabet) > 3 albums qui t’ont marqué et influencé dans ta vie de musicien ?

The Velvet Underground - White light/white heat

Public Image Limited - Metal box

Talk Talk - Laughing stock 

F_ FABRICE > 3 albums qui t’ont marqué et influencé dans ta vie de musicien ?

Alice Coltrane - Journey in Satchidananda

Fazil Say - Stravinsky Le Sacre du Printemps

Dälek - From Filthy Tongue of Gods and Griots

 … il y en a tant d’autres…

3_ 1 album qui vous met tous les 3 d’accord quand vous l’écoutez sur la route en tournée ?

Haha UN album … ce n’est pas possible… Sur la route , ça peut être un disque de Coltrane, Fela Kuti, la collection Ethiopiques, des musiques traditionnelles, Steve Reich, Terry Riley, Gil Scott Heron, Scott Walker, Eliane Radigue, Pierre Henry ou Parmegiani, Boards of Canada, Skip James, Moondog, The Cure, Prince, Mark Hollis, Aphex Twin ou bien d’autres … ça ne manque pas … ça change suivant les trajets, les envies, probablement en fonction de là où on a joué la veille ou de la lumière ou des paysages qui défilent à travers le pare-brise. L’unique album qu’on écouterait sans arrêt n’existe sûrement pas. Souvent on profite de ces trajets aussi pour parler de nos points de vue et échanger sur les choses.

 

https://nlf3.bandcamp.com/album/abcdefg-hi

NLF 3.jpg

 

 

16:56 Publié dans Entretiens | Commentaires (0)

10/01/2021

Disques parus en 2020 et fortement appréciés

Voilà ma sélection de disques parus en 2020 et fortement appréciés :

 

COCANHA « Puput » (Pagans)

https://pagans.bandcamp.com/album/puput

 

LEE-ANN CURREN « Shapes, Colors » (Bellevue Music)

https://www.youtube.com/watch?v=2Z0AjOjFN9k

 

LE GOÛT ACIDE DES CONSERVATEURS « Iskachrome » (ERR REC)

https://legoutacidedesconservateurs.bandcamp.com/album/is...

Entretien SOP :

http://songsofpraise.hautetfort.com/archive/2020/11/29/en...

 

A SHAPE « Iron Pourpre » (Jelodanti)

https://ashape.bandcamp.com/

Entretien SOP :

http://songsofpraise.hautetfort.com/archive/2020/11/23/en...

 

ROPOPOROSE « Dark Star » (Figures Libres)

https://ropoporose.bandcamp.com/album/dark-star

Entretien SOP :

http://songsofpraise.hautetfort.com/archive/2021/01/04/da...

 

GRAND VEYMONT « Persistance et changement » (Objet Disque)

https://grandveymont.bandcamp.com/album/persistance-et-ch...

 

ARTUS « Cerc » (Pagans)

https://pagans.bandcamp.com/album/cerc

 

NLF 3 « ABCDEFGHI ! » (Prohibited Music)

https://nlf3.bandcamp.com/

(Entretien SOP à venir)

 

CHARLOTTE LECLERC «Bingo» (Delodio Enregistrements)

https://delodiolabel.bandcamp.com/album/del-06-charlotte-...

 

ANTON MOBIN & HAROLD SHELLINX «EC Split 20” (HalTapes)

https://err-rec.bandcamp.com/album/tascam-files-n-1

Entretien SOP :

http://songsofpraise.hautetfort.com/archive/2020/12/14/an...

 

OURS “Ours” (Pagans)

https://pagans.bandcamp.com/album/ours

 

I BREAK HORSES “Warnings” (Bella Union)
https://i-break-horses.bandcamp.com/album/warnings

Compilation “With Love” (Jelodanti)

https://jelodanti-records.bandcamp.com/album/with-love-je...

 

LUDIVINE ISSAMBOURG “Outlaws” (Ludivine Isambourg)

https://ludivineissambourg.bandcamp.com/releases

Et meilleure pochette de l’année…

 

ludivine issambourg.jpg

 

LA PREYRA « Or/Os » (Pagans)

https://pagans.bandcamp.com/album/or-os`

Compilation “10 Years of Dame-Music Vol. 1 & 2 (Dame-Music)
https://dame-music.bandcamp.com/album/10-years-of-dame-mu...
Bonus les mix de Bloody Mary, par ex : https://www.youtube.com/watch?v=Jm3btoUrWqc

NICOLAS GODIN “Concrete and Glass” (Because Music)

https://www.youtube.com/watch?v=pplw507qHvM

 

MELMAC & AC.HELLO “Le cas très inquiétant de ton cri” (Bisou)
https://youtu.be/5Mx-hYhangw

(Entretien SOP à venir)

 

MESSER CHUPS “Don’t say cheese” (Gitaracula Records)

https://messerchupsofficial.bandcamp.com/album/dont-say-c...

 

DIALECTRIC “Tascam Files n°1” (ERR REC)

https://err-rec.bandcamp.com/album/tascam-files-n-1

 

CHOMO “C’est illimité” (In Poly Sons)

https://inpolysons.bandcamp.com/album/cest-illimit-exp-rimentations-sonores-et-po-tiques

 



 

 

 

 

 

 

 

04/01/2021

Dark Star de John Carpenter par Ropoporose

C’est en voyant passer je ne sais plus où cet album « Dark Star » de Ropoporose que j’ai découvert ce duo frère et sœur de Vendôme, Pauline et Romain Benard. J’aurais pu passer à côté si ma passion pour John Carpenter ne m’avait pas aiguillonné et ça aurait été fort dommage !

Déjà auteurs de deux albums excellents, « Elephant Love » en 2015 et « Kernel, Foreign Moons » en 2017 ils ont fait paraitre en 2020 « Dark Star » album d’un ciné-concert pour le film éponyme (c’est le mot compliqué que placent toujours les rock-critics alors pourquoi pas moi ?) de John Carpenter, j’espère avoir la chance de le voir « en vrai » en 2021 mais l’album donne déjà toutes les sensations cinématiques attendues de l’amateur de bonne BO !

Ropoporose pratique un post-rock pop et noisy très fluide et accrocheur, on sent une maitrise instrumentale particulière chez eux avec des parties de guitares très recherchées et subtiles, des rythmiques et des arrangements toujours originaux. En envoyant un lien vers leur album « Kernel, Foreign Moons » à des amis j’avais cette phrase lapidaire mais je pense assez juste : « écoutez ça, on dirait Blonde Redhead mais en mieux ! ». Effectivement on peut rapprocher leurs compositions de cette scène US des années 90, la période « Goo » de Sonic Youth, les premiers Pavement, ou les trop méconnus Thinking Fellers Union Local 282. (Ils sont jeunes et ont sûrement d’autres références inconnues de moi…)

1_Comment avez-vous choisi Dark Star ? Vous vouliez particulièrement travailler sur un film de John Carpenter ou c’est l’imagerie Science-Fiction désuète qui vous plaisait ? Autre chose ?

Nous avions le souhait de travailler sur un ciné-concert depuis pas mal de temps, de notre initiative propre. On avait pensé il y a quelques années à un film expérimental, « The Savage Eye », mais nous n'avions jamais pris le temps de le faire. Il y a deux ans, Fabrice Bassemon, directeur du festival de cinéma Travelling à Rennes et ancien vendômois, nous a demandé si nous souhaitions en réaliser un dans le cadre de l'édition 2020 du festival, et on a dit oui direct. Initialement il souhaitait nous proposer Robocop, mais par contraintes de droits avec le distributeur cela ne s'est pas finalisé. Sur ses conseils, nous avons fouiné sur le site d'un autre distributeur, Carlotta, et Pauline a découvert ce premier long-métrage de Carpenter. Sans être des fans de la première heure de Carpenter, le pitch du film avait l'air vraiment burlesque et inspirant, et après un premier visionnage on s'est dit banco pour plusieurs raisons : le rapport au son dans le film, qui laisse beaucoup d'espace d'expression diégétique, le côté comique de l'absurde, et bien sûr l'esthétique SF, qui nous permettait de bien nous amuser musicalement en acculturant notre musique avec des nouvelles sonorités plus électroniques.

2_Techniquement comment se passe le ciné-concert ? Vous jouez sur une version remontée du film ou son intégrale ? Vous laissez la bande son originale ? Les dialogues ? Comment vous placez-vous par rapport au public ?

On joue sur la version officielle du film, le long-métrage de 83 minutes. Sur scène, physiquement, le film prend beaucoup plus de place que nous, tout ramassés dans un coin du plateau. Comme on joue sur le film en Vostfr, on s'est permis à quelques reprises de remplacer le son de scènes parlées, puisque les sous-titres en Français nous le permettent sans perturber la compréhension de la scène. On joue parfois sur le son du film quand il n'y a que des dialogues, évidemment quand il y a de la musique dans le film notre ingé-son le coupe et on prend le relais. En composant on a essayé de ne pas prendre une place trop grande sur la bande son originale, on est vraiment là pour accompagner le film. Au final, on joue sur à peu près 50% de l'ensemble, soit des passages type « morceaux » comme les génériques, soit des passages d'ambiance.

3_Vous avez été marqués par d’autres musiciens qui pratiquent le ciné-concert avant de vous lancer ?

Oui, énormément, car nous avons eu la chance d'en voir beaucoup pendant notre scolarité grâce à un festival du film à Vendôme. Chaque année, une création ciné-concert était portée conjointement avec le festival des Rockomotives. On a ainsi pu voir des artistes comme Montgomery, Lætitia Sheriff ou Electric Electric expérimenter la chose. Ça nous a toujours donné envie d'en faire un nous aussi !

4_On l’oublie parfois mais le ciné-concert est un retour aux origines du cinéma comme spectacle forain. Vous aviez une grosse tournée qui a été forcement annulée et j’espère reportée. Ces ciné-concerts c’est l’occasion de jouer dans des endroits différents, de toucher un autre public ?

Oui effectivement, je pense qu'après une paire d'année à tourner, nous avions envie de changer un peu la modalité, et proposer un ciné-concert c'est sortir un peu petit peu du circuit des salles de concert pour d'autres salles noires. Même si nous le jouons beaucoup en salles de concerts, nous l'avons aussi joué sur des minuscules scènes de cinéma, avec des écrans gigantesques derrière nous, et c'est assez excitant. Il y a d'autres contraintes, d'autres publics qui découvrent notre musique par le biais du film de Carpenter, et on espère le présenter bientôt à d'avantage de festivals du film, de rencontres cinéma !

5_Vers quels styles vous porte votre cinéphilie ? Quelques films ou réalisateurs cultes ?

Pour ma part (Romain), je cultive lentement mais sûrement ma cinéphilie. J'aime beaucoup le cinéma de Louis Malle, Truffaut, Pialat, les films noirs américains, et Mary à tout prix est ma comédie préférée.

 

6_Des compositeurs de musiques de films de référence ?

Même si on ne s'est pas directement inspiré d'autres bandes-son pour composer Dark Star, l'une de nos préférées est celle d'Only Lovers Left Alive de Joseph Van Wissem. Pour ma part (Romain) j'aime énormément le travail de Warren Ellis et Nick Cave pour le cinéma. Côté français Il y a aussi de magnifiques choses de Florent Marchet pour le cinéma ces dernières années !

7_Vous seriez tentés de composer une bande originale de film ?

Je crois qu'on serait très flattés. Nous avons déjà eu commande d'une création de bande originale pour un documentaire en 2017, et c'était intéressant de découvrir ce travail interactif. Ce serait un projet super stimulant !

8_Une question « synthé » (on n’y coupe pas avec moi…), vous utilisez un Polivoks il me semble, la légende dit que ce grand ancien construit avec des composants électroniques militaires russes vit sa propre vie et est parfois incontrôlable, vous confirmez ? 

Hooooo oui. Je pense que ce synthé nous veut du mal. Il a envie de trémoler, il trémole. Il a envie de portamenter, il portamente. Mais quand il fait ce qu'on lui dit, (et au bon volume), il sonne vraiment bien. Il faut vendre son âme au diable mais ça vaut le coup !

9_Romain vient de sortir un album dans un registre un peu plus pop que Ropoporose sous le nom de Primevère (une des premières fleurs à sortir en hiver) c’est un bon présage je trouve !

Pauline, tu as aussi un projet solo ?

Hélas non je n'ai pas de projet solo ! Mais je suis une grande supportrice des courageux qui s'y lancent !

10_Vous préparez aussi un nouvel album de Ropoporose ?

Ce n'est pas à l'ordre du jour, même si on a quelques trucs de côté. Après huit ans bien denses passés à deux entre Ropoporose, Namdose ou Braziliers, on prend le temps de développer nos petites choses de notre côté. Mais on va continuer à présenter le ciné-concert sur toute l'année 2021, et après on verra !

11_ Je me rends régulièrement dans le Loir et Cher (dans le Blésois) vous auriez des lieux sympas à conseiller dans le Vendômois ?

Bien sûr ! Il faut faire la tournée des viticulteurs ! Le QG est à Thoré-la-Rochette, avec les domaines Braziliers (le Margot est une tuerie 100% pineau d'Aunis) et Colin notamment (note de SOP : oui, je confirme, les vins de Patrice Colin sont fabuleux !) Puis aller acheter des saucisses et du pâté à la ferme du petit Pont, à Azé. Et puis se promener à Vendôme avec les bras chargés de tout ça bien sûr, qui est une magnifique petite ville.

 

https://ropoporose.bandcamp.com/album/dark-star

https://ropoporose.bandcamp.com/

La bande annonce du film de John Carpenter :

https://www.youtube.com/watch?v=lwISbJfRNz0

L'album de Romain :
https://primevere.bandcamp.com/releases

ropoporose dark star.jpg

 

 

10:48 Publié dans Entretiens | Commentaires (0)