14/12/2020
Anton Mobin & Harold Schellinx viennent de faire paraître l’album EC SPLIT 20
Anton Mobin & Harold Schellinx viennent de faire paraître l’album EC SPLIT 20 sur le label Electronic Cottage.
https://halmcgee.bandcamp.com/album/ec-split-20
J’ai joué de nombreuses années avec Harold dans différents groupes d’improvisations bruitistes à géométrie variable où il excelle avec son armada de walkmans K7 et son fidèle synthétiseur Korg MS 20. Avec Anton nous avions formé en compagnie de mon ami E. Rebus un trio éphémère de chambres préparées « Solfège de l’Objet Ressort » dont les enregistrements doivent être encore disponibles sur un coin du net. Tous les deux sont très prolifiques et je vous invite fortement à vous rendre sur leurs sites pour ne rien manquer de leurs productions.
C’est toujours agréable d’avoir des nouvelles des copains talentueux et encore davantage quand ils joignent leur créativité sur un projet commun :
Cut-up sampling, électro-acoustique brute, plunderphonics, bruit-collage, appelons comme on veut ce kaléidoscope musical de centaines d’extraits sonores très découpés et restructurés sur la partie de l’album composée par Anton, mis en scène et superposés dans des ambiances surréalistes dans la partie d’Harold.
1_Pouvez-vous nous présenter Hal Mc Gee et son label Electronic Cottage qui vient de sortir votre album partagé EC SPLIT 20 ?
ANTON : Je dirais tout simplement que Hal McGee est une légende ! Une légende vivante et toujours bien (super) active de la scène Culture Cassette. Basé en Floride et présent dès le début des années 80, avec notamment son célèbre label cassette « Cause & Effect » (https://www.discogs.com/label/12395-Cause-and-Effect) qu’il pilotait avec Debbie Jaffe et avec qui il jouait en duo dans « Dog As Master ». Je me suis intéressé en premier a son label car des groupes que j’écoutais avaient sorti des disques chez lui, et notamment un artiste français important pour moi « Le Syndicat » (avec qui je joue maintenant en duo dans « Le Désordre » / en studio : https://middleeightrecordings.bandcamp.com/album/le-d-sordre-aaba-14 / en live : https://middleeightrecordings.bandcamp.com/album/le-d-sordre-en-live-aaba-22)
Hal est dans le contact, l’humain, la communauté, le mail art, l’échange et propose toujours des projets collectifs auquel chacun peut participer à condition de tomber sur l’info. D’une façon ou d’une autre, c’est dans une compilation Dictaphonia, parue en micro-cassette, que j’ai commencé à connecter avec Hal McGee en 2008/9. Et depuis, cette connexion tient dans le temps. Nous avons réalisé ensemble avec Hal un bon nombre de projet : « Damnation For Rent » en duo, « Microcassette Split »… en split MoMA et de nombreuses autres compilations.
Electronic Collage était un magazine papier qui a publié six numéros entre 1989 et 1991 (https://en.wikipedia.org/wiki/Electronic_Cottage). Depuis… 5 ans (je dirais), Hal a relancé l’idée d’un Electronic Cottage version 2.0 et c’est devenu un site, https://www.electroniccottage.org et une communauté en ligne, plus qu’un label a proprement dit, qui se réunie sur un groupe fb… privé et limité à 125 membres pour faciliter les connexions et les interactions. Hal McGee a orchestré et publié 7 compilations et deux projets thématiques et les 29 « EC Splits » sur Bandcamp.
https://electroniccottage.bandcamp.com/indexpage
HAROLD : Je pense qu'Anton a fait une excellente introduction à Hal MCGee, en effet une figure clé dans la scène mondiale du bricolage et de l'expérimentation sonore "non académique", active depuis le début des années 1980. Je ne pense pas l'avoir déjà connu à cette époque, haha, mais c’est il y a si longtemps, il est possible que j'ai simplement oublié. Il a (à nouveau ?) commencé à m'envoyer des choses (par e-mail et par courrier physique —K7, collage, cartes, catalogues ...— il y a environ 10 ? 9 ? 8 ... ans, et (comme Anton et, d’autres de notre "bande", Emmanuel Rébus, Rinus van Alebeek, ...) j'ai participé à l'un de ses projets d'enregistrement sur microcassette, c’était en 2013, le "MOMA", haha, le " Museum of Microcassette Art". C'est en travaillant sur ce projet que j'ai eu l'idée pour mon " String Quartet with Windows, Open" qui dure 24 heures, et que j'ai réalisé juste après, un autre exemple de la façon dont Hal et son avalanche de projets "communautaires" peuvent inspirer et déclencher toutes sortes de choses. ( lien pour lire plus : http://www.harsmedia.com/SoundBlog/Archief/00813.php#moma )
Hal est hyperactif ( ;-)), très orienté vers la communauté et très insistant sur ce point. Je suis en principe beaucoup moins intéressé par des communautés d'artistes et la collaboration "aléatoire", mais Hal est si gentil et si insistant que moi aussi, comme Anton, je suis "glissé" dans cette version "en ligne et nouveau millénaire" de son Electronic Cottage. Et là alors, pour la série EC-Split, Hal mettait Anton et moi ensemble. Ça, c’était un coup de génie J …
2_Expliquez-nous ce principe d’intersection qui relie vos morceaux d’une « face » à l’autre de l’album ?
“They were made in pairs, using what they call the 'intersection principle', a working method that resulted in these 2 x 12 highly personal compositions, all in the respective authors very own style, that, however, pairwise have a 'melodic' overlap -their intersection- and the exact same duration.”
ANTON : Pour commencer, Hal avait lancé cette idée de projet en ligne, 58 artistes se sont inscrits et ensuite Hal a combiné les noms pour former 29 Splits. Pour ma part, je ne savais absolument pas que Harold était dans la liste, et lui ne devait pas savoir non plus que je m’étais inscrit. Donc, dans un premier temps, très belle surprise de découvrir mon binôme !
Pour le projet EC Split, il y avait un cahier des charges assez simple : un split = deux artistes = une partie de 30 minutes par artiste.
La première idée était surtout pour nous de trouver une astuce pour contourner cette première règle, que je trouvais trop restrictive de l’idée simple et classique du « split ». Je voulais qu’on trouve une façon de travailler ensemble et pas chacun dans son coin, « rendez-vous à la deadline! ».
Nous avons imaginé cette contrainte de création, un principe d’intersection et d’interaction sur le morceau de l’autre, que nous avons nommé « piste mélodique » et qui permet de définir précisément la durée de chaque morceau et de lui modeler une première structure mélodique, que le binôme doit prendre en compte dans sa composition, sans la laisser à entendre.
J’ai composé une piste mélodique pour le morceau numéro 1, composée de différents échantillons de « cuivres » (on dira). Cette piste est inhérente à ma composition et je compose avec. J’envoie cette piste à Harold ce qui lui a défini la durée du premier morceau, la tonalité de la mélodie, la couleur de l’instrument utilisé, les espaces entre le jeu, etc. Un témoin qui n’est au final pas utilisé dans sa composition. A partir de cette « influence » et de tous ces éléments musicaux, les deux morceaux sont liés et propose une double lecture qui nous a semblé parfait d’exploiter dans une idée de renouveler la forme du ‘split’.
La communication autour du projet a été quasi quotidienne avec Harold, avec un transfert de fichiers régulier.
Si on pousse plus loin l’expérience, il est donc possible d’écouter ma partie de 30 minutes, puis on peut écouter la partie d’Harold et puis on peut aussi écouter les deux parties en simultané ; soit sur deux lecteurs avec haut-parleurs dissociés, soit en effectuant le montage de superposition dans un éditeur sur l’ordinateur !
3_Anton > Je connaissais plutôt ton travail avec tes chambres préparées (bois, métal, capteurs piézo), quelles techniques as-tu utilisées pour ces enregistrements ?
ANTON : C’est vrai c’est totalement différent, beaucoup plus proche de ce que je faisais au début des années 2000 et dont la quasi-totalité est sorti (ou en ligne) sur H.A.K. Lo-Fi Record (http://h.a.k.free.fr ). En fait avec ce premier confinement, en mars 2020, j’ai ressenti un fort besoin de création, encore plus qu’auparavant, j’ai (malheureusement) trouvé le moment très inspirant, comme une urgence de faire des choses laissées en suspens, des idées de projets trop chronophage que l’on remet à plus tard.
Je ressentais aussi le besoin de revenir aux instruments à cordes (basse et guitare) et pendant 5 premiers mois de la pandémie je n’ai pas beaucoup joué de la « chambre préparée »; excepté pour le projet en duo avec Andrew Sharpley
En mars 2020, j’ai senti que j’allais avoir le temps pour ce projet de composition « plunderphonics » sans avoir de méthode, mais juste avec l’envie d’un gros son et de sources aléatoires, non choisies. C’est alors que nait « Codex Cool X » avec une méthode d’enregistrement du son en « doomscrolling » sur les réseaux sociaux. Le premier volume du Codex Cool X est en ligne à cette adresse https://codexcoolx.bandcamp.com/releases et le long texte qui accompagne l’audio précise le process et l’intention.
Pour « Principe d’Intersection », j’ai repris l’idée du doomscrolling pour les parties « sampling » de batterie et tout le reste est finalement joué en multipostes en studio. J’ai joué un peu de piano, du Moog, des vinyles, des cassettes, un peu d’electronics, de la basse et beaucoup de guitares. J’ai aussi utilisé des field recordings de ma collection et des bruitages.
Nous en avions parlé avec Harold et lui-même souhaitait utiliser ses field recordings réalisés depuis le confinement ; une occasion supplémentaire de créer du lien entre nos deux parties. Et bien entendu, période de confinement oblige, mon travail est plus que jamais ancré dans le quotidien, imprégné de notre vie en famille dû à l’accroissement de temps que nous avons eu ensemble à la maison.
4_Harold >Toujours fidèle au travail direct sur les K7 ou tu as utilisé d’autres techniques ?
HAROLD : Il n'y a que très, très peu de K7-play sur ces enregistrements. Je pense que la seule partie substantielle de « l'art du K7 » est celle où je manipule, sur un Sony TCM-200DV qui ne veut plus vraiment marcher, une K7 (trouvé dans mes archives très volumineuses, mais aussi très peu organisées,) sur laquelle je joue pendant une heure le vieux piano non accordé dans la maison de ma mère à Maastricht, enregistrée il y a presque 40(!) ans, le 6 août 1981.
En fait, tous mes "vieux et fidèles" dictaphones, ceux que j'ai utilisé pendant de nombreuses années sur scène, - tu les as souvent vu, et auxquels t’as aussi souvent participé - sont morts, ou sont irréparables et dans un tel état qu'ils ne produisent plus de son utile, quelle que soit la force avec laquelle je les frappe, haha.
Mais j'aime l'idée de cet effacement graduel par le temps, aussi de mon utilisation de certains outils et instruments. Tout s’efface peu à peu, et éventuellement disparaîtra, comme les sons sur les K7 poubelles, que je continue à ramasser dans les rues.
Ainsi, sur la plupart des morceaux de cet album (composés et édités comme Anton dans un logiciel audio multipistes sur mon ordinateur portable), à part un tout petit peu le Korg MS20, vous pouvez —peut-être une surprise— m'entendre jouer toute une gamme d'instruments traditionnels, comme des guitares acoustiques et électriques (j'ai en effet commencé ma carrière musicale à la fin des années 1970 comme guitariste et chanteur rock :), le piano acoustique, le toy-piano, un vieil orgue électronique, des percussions ...
Ensuite, en dehors des parts instrumentaux, j'ai utilisé quelques échantillons et une série de field recordings, faits en numérique, sur un vieux ZOOM. (Vieux, en effet, aussi celui-ci, dix ans au moins, probablement même plus...) Et beaucoup d'entre eux ont été enregistrés pendant les jours corona confinement.
Enfin, et c'est peut-être une autre surprise, aussi l'ordinateur est mon instrument (enfin, la deuxième phase de ma carrière musicale, au début des années 1980, était la composition (formelle) assistée par ordinateur à l'Institut néerlandais de Sonologie, haha ;-). Dans certaines parties de l'album, on peut alors entendre les résultats d'un codage (presque) en direct, et du collage audio ‘codé à la main’. Aussi, il y a quelques parties (bien importantes à mes yeux) que je n'aurais pas pu réaliser sans l'aide d’une intelligence artificielle (réseaux neurones), haha.
Laissez-moi m'en tenir là, et que les détails restent mon petit secret J …
5_ Vous avez déjà eu l’occasion de jouer ensemble en concert ?
ANTON : Notre rencontre avec Harold eu lieu au Café de Paris le 14 décembre 2009 pour la première édition de Tales For Tapes. Harold jouait avec Diktat (avec Rinus van Alebeek, Emmanuel Rébus et Jean Bordé) et je jouais en duo avec Ayato dans Crash Duo : c'était le tout premier concert que j’ai organisé à paris.
Depuis cette date, nous avons joué ensemble de nombreuses fois lorsque je vivais à Paris.
Mais jamais en duo !
J’ai eu la chance de participer à de nombreux évènement « unPublic » (https://unpublic.bandcamp.com ) organisé par Harold à Paris ou à Bruxelles.
- https://unpublic.bandcamp.com/album/vincennes-8-february-2014
- https://unpublic.bandcamp.com/album/paris-21-december-2013
- https://unpublic.bandcamp.com/album/paris-5-march-2015
- https://unpublic.bandcamp.com/album/brussels-11-july-2015
En 2012, nous avons eu l’idée de monter un quartet cassettes avec Emmanuel Rébus et Blenno Die Wurstbrücke qui se nommait X0=1. Nous avons d’ailleurs de superbes enregistrements studio de ce projet dans mon disque dur et nous avons joué en public à diverses reprises et notamment une très belle performance au Palais de Tokyo en 2014, pendant l’exposition de Thomas Hirschhorn.
En 2013, nous avons célébrer comme il se doit les 50 ans de la cassette audio avec différents événements online et en public, que nous avions nommé « 2013=C50 ».
Aussi, en 2015, Harold nous a fait l’immense honneur de nous inviter Jean-Jacques Duerinckx et moi-même à jouer en trio aux Ateliers Claus à Bruxelles pour la sortie de son livre « Ultra ».
Enfin, en 2015, nous avons joué en trio avec Emmanuel Rébus à Tapage Nocturne, sur les ondes de France Musique.
Et puis, en 2016 j’ai déménagé à Orléans…
6_ Actuellement quel vous semble être le meilleur (ou moins mauvais) moyen de distribuer au public nos musiques « underground » ? Quel retour par exemple de la mise en ligne via Bandcamp ?
ANTON : Au lancement de Bandcamp, je trouvais ça bien moche et peu original. J’ai même mis très longtemps à me lancer à créer un premier compte, puis un second… Pour maintenant en avoir un paquet ; pour chaque projet avec différents collaborateurs, un compte solo et un compte label.
Maintenant, j’écoute et achète beaucoup de musique (digitale et physique) sur cette plateforme.
De nos jours, et surement encore plus avec la période que nous traversons, cela me semble plus que judicieux de continuer à mettre en ligne sa musique et Bandcamp me semble être la meilleure option grand et vaste public. Soundcloud ne remplit plus ce rôle et je pense est en perdition totale.
Pour EC Split, la mise en ligne sur Bandcamp était un élément du cahier des charges du projet et encore une fois Hal McGee fait un travail remarquable, de justesse et de sens, puisqu’il rétribue tous les participants aux projects Electronic Cottage par des « royalties ».
Ce n’est pas tant la somme qui est intéressante, mais plutôt le sentiment de se savoir entre de bonnes mains lorsque l’on travaille avec Hal McGee, de faire partie d’une même famille.
Je trouve que la question de la « distribution » est complexe et reste un poids pour les artistes qui devrait plutôt être à la charge du label.
Je fais très peu de pub, com, promo sur mes sorties ; je les annonce une fois, deux fois avec des images différentes, les photos des objets physiques et puis c’est tout. Je ne sais pas comment faire donc je ne fais pas.
Pour ma part, je donne, j’offre énormément de disques ou cassettes, je distribue dans ce sens ; il faut que ça tourne d’une façon ou d’une autre. J’en envoie beaucoup par la poste à des potes musiciens à l’étranger, des échanges, du mail art, les voix anciennes de la distribution.
Et puis, je distribue majoritairement pendant les concerts, bon…là, ça va être calme de ce côté-là, mais j’essaie toujours d’installer un stand de disques, cassettes à vendre lorsque je joue…
HAROLD : Je suis tout à fait d'accord avec les propos d'Anton. Bandcamp aujourd'hui, je trouve, est le seul moyen raisonnable de présenter et de distribuer de la musique en ligne. Je l'utilise beaucoup, pour la série unPublic (http://unpublic.bandcamp.com) comme pour mes projets personnels, récents et passés (http://soundblog.bandcamp.com), dont certains sont encore disponibles en vinyle ou en K7, ou sont sortis à l'origine sous cette forme.
Mais parfois, je continue d'hésiter à juste mettre quelque chose en ligne. Comme (Topographic [Table] Topographique) (lire plus : http://www.harsmedia.com/SoundBlog/Archief/00763.php ), un album merveilleusement curieux que j'ai fait avec Jean-Jacques Duerinckx, que nous avons passé beaucoup de temps à enregistrer et à monter dans le studio de la Pianofabriek à Bruxelles, il y a presque dix ans maintenant, et qui n'a jamais vu le jour...
Je préfère toujours les formats physiques non numériques - livres, magazines, vinyles, K7, peut-être même CD - mais c'est cher et difficile à faire (et surtout à distribuer) soi-même, et je suis et ai toujours été un très mauvais promoteur et vendeur de mes propres produits, malheureusement.
7- Question de râleur : vous avez encore des platines K7 qui tournent ? Les miennes rendent l’âme (ou plutôt la courroie…) il me reste mon fidèle 4 pistes Tascam 424 heureusement…
ANTON : Pour ma part je suis encore bien équipé et c’est une nécessité absolue pour moi d’avoir encore tout ce matériel opérationnel, car je continue à sortir bon nombre de cassettes et aussi j’en achète beaucoup. Mais par contre il est vrai que le matériel que j’ai ne me permet plus de jouer des cassettes en live comme je le faisais il y a quelques années.
J’ai eu la chance il y a 3 ans de recevoir en cadeau par ma chérie une superbe double platine cassette Pioneer CT-W550R il y a 3 ans. Un plan Leboncoin, quand nous sommes arrivés chez la vendeuse, la machine était encore dans son carton d’origine, dans un état ultra neuf. Je suis le premier utilisateur de la platine, donc autant dire qu’elle tourne parfaitement, la section enregistrement est absolument nickel et j’ai donc pu dupliquer les cassettes du EC SPLIT 20 moi-même à la maison ! Une par une avec amour !
J’ai encore un dictaphone cassette opérationnel et que je j’utilise beaucoup en sampler. Le fameux Sony TCM 400 DV avec le speed control et le rec time. Il a tellement été trituré qu’on le sent en bout de course mais il fait encore des bons effets scratchy !
Et il me reste aussi deux dictaphones micro-cassette, toujours parfait en voyage ou pour dégainer rapidement.
J’ai encore un magnifique lecteur enregistreur portable Sony TC-D5M, type reportage old school, qui fonctionne très bien. J’ai d’ailleurs une anecdote avec Harold avec ce magnéto : puisque en 2015 nous étions programmé au NBT-Recyclart à Bruxelles pour un quintet avec Emmanuel Rébus, Jean-Jacques Duerinckx et Blenno Die Wurstbrücke et une personne a branché une lampe halogène sur ma barquette de prise (qui alimentaient mes magnétos) et bam ça a claqué les transfos juste avant de jouer. J’ai fait le concert avec les Walkmans qui étaient sur batterie. Et d’ailleurs une archive de cette performance a été compilé sur « Cassette Art #1 », première édition du label TAPism.
HAROLD : Ha, ha, comme je l'ai déjà dit, presque tous mes dictaphones sont morts, à l'exception d'un merveilleux "Realistic CTR76" que j'ai reçu d'une amie qui l'a trouvé parmi les affaires que son père lui avait laissées à sa mort. J'essaie de pas autant maltraiter celui-là en concert que les autres. J'ai aussi encore une platine stéréo qui est en bon état et que j'utilise pour écouter les cassettes que je reçois, comme la belle K7 en édition limitée qu'Anton a faite de notre album Split.
Et puis, dans mon atelier, il y a un vieux lecteur de cassettes Philips "modifié" noir que j'utilise pour numériser les morceaux de cassette trouvés dans la rue. Enfin, j'ai récemment obtenu un baladeur de jogger auto-reverse Aïwa, acheté d'occasion en ligne à Taïwan, que j'utilise pour mon projet de Sudoku-K7. (lire plus : http://www.harsmedia.com/SoundBlog/Archief/00854.php )
Donc parfois je les reçois, parfois je les trouve. Mais (à part l'auto-reverse dont j'ai eu besoin pour les Sudoku) je ne les cherche pas activement. Ce que j'obtiens, c'est ce que j'obtiens... J
8_ Quels sont vos autres projets en cours à chacun ?
ANTON :
- « Principe d’Intersection 2 » avec Harold a été évoqué…
- Le projet avec Andrew Sharpley ((Stock, Hausen & Walkman), « Vol.2 » est en cogitation…
«Vol.1» sorti sur le label anglais Steep Gloss https://steepgloss.bandcamp.com/album/vol-1
- Un projet avec le vocaliste mexicain Rodrigo Ambriz est en cours…
https://rodrigoambriz.bandcamp.com/releases
- Un projet avec Ed End du Colibri Nécrophile est en cours…
https://www.discogs.com/label/80537-Le-Colibri-Nécrophile
- Récemment Andy Bolus (Evil Moisture) m’a proposé de fournir du son pour son prochain film, codirigé par Eve Bitoun, alors je vais m’atteler à cette cool proposition !
https://evilmoisture.bandcamp.com/music
- Et le gros projet en ce moment c’est relancé un programme radio en ligne, c’est l’activité qui me manque le plus. J’ai fait un break d’internet à la maison pendant quasi 5 années, nous venons juste d’installer la fibre alors je relance cette activité radio. Ce sera sur le site des Krashboyz de Rennes (https://krashboyz.org/blog/ ) sur invitation de IsAAAc, qui vient juste de me fournir mes codes d’accès, c’est assez excitant. ça me rappelle évidemment 4 superbes années de homeradio avec les « A Maïzing Session With… » (https://amswkkwne.blogspot.com ) avec 100 concerts en appartement. Je planche donc sur une forme, peut-être avec une grille et je commence juste à fabriquer du contenu.
HAROLD : Moi aussi je pense effectivement que cette période bizarre —avec ce curieux virus, le confinement et notre monde dans un état qui tente de plus en plus vers un dys- au lieu de l’u-topia qu’on parfois s’imaginait— au moins donne un boost à la créativité …
Prévu de mon côté à courte terme :
On continue bien sûr les enregistrements et les albums Bandcamp dans la série ‘unPublic’, actuellement à sa 70- ième édition.
‘l’Histoire d’Art’ (Art History), une série de morceaux sonores assez conceptuel, totalement basée sur les enregistrements des cours en licence histoire d’art à la Sorbonne, fait par WeiWei sur son iPhone.
Sortie en ligne sur Bandcamp, mais très probablement il y aura aussi une édition physique, soit K7, soit CD (presque tout est fini, actuellement je discute ce projet avec un label ; on négocie encore, alors je ne dis pas lequel J )
K7-Sudoku, série de morceaux sérielles pour dictaphone avec bouton auto-reverse, utilisant des K7 de mon archive, souvent enregistrées il y a longtemps (les plus vieux datent du début des années 1970). Sortie sur Bandcamp, je pense le mien, mais pas forcément ; début janvier 2021.
ookoi, un livre encyclopédique avec exactement 1024 paragraphes, (sur papier !) qui racontera l’histoire et décrira tous les œuvres d’ookoi, ma collaboration artistique avec mon ami de longue date Peter Mertens. ookoi trouve ses racines à Amsterdam fin des années 1970, dans ‘The Young Lions’, groupe mythique de la scène post-punk expérimentale néerlandaise. C’est une collaboration en duo qui continue jusqu’à aujourd’hui. En musique, mais également en vidéo, performance, programmation, applications iPhone, et bien plus encore …
Hal McGee m’a invité, et j’ai accepté, d’enregistrer tout le long de ce mois de Décembre 2020 deux heures de matériel sonore, à utiliser dans une édition combinée de ses assemblages aléatoires dictaphoniques…
Au fait, aussi Hal s’appelle Harold, alors ça sera une sorte de ‘Harold Square,’ un longue cut-up sonore de nos deux vies quotidiennes, l’un à Gainesville en Floride, l’autre à Montreuil au bord de Paris. Sortie sur le label Bandcamp de Hal, janvier 2021.
Et finalement, oui! Avec Anton on risque de se mettre à la création d’un « Principe d’Intersection 2 » … à suivre alors …
13:45 Publié dans Entretiens | Commentaires (0)
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